Cet article a été écrit il y a quelques mois en complément d’un dossier plus large sur l’essor des objets connectés, mais n’avait pas été publié… Après réflexion, et quelques ajustements, il est toujours et plus que jamais d’actualité ! Bonne lecture 😉
Depuis plus de deux années, les sites marchands envahissent le secteur. De grosses enseignes comme « GrosBill » proposent même un menu intitulé « domotique – Robotique » et un autre nommé » Objets connectés » sur leur vitrine Web au même titre que les rayons informatique ou electro-ménager.
Le public particulier y trouvera largement son compte, pour peu que le client soit déjà un peu technophile comme cela se fait déjà pour les produits informatique désormais de consommation courante. C’est l’avènement du « DIY » Domotique…
Chaque produit trouve ou doit trouver sa place sur le marché aussi faut il connaitre ses domaines d’utilisation et les limites de chaque solution ! C’est ce que nous vivons aujourd’hui avec la gadgétisation de petits objets connectés très différente en coût, fiabilité, durée de vie et confort d’utilisation par rapport aux solutions filaires domotiques.
Sans minimiser l’intérêt que représentent ces objets connectés pour un certain public, les solutions vendues en ligne peuvent répondent pour la plupart à une obsolescence programmée et rares prétendent à durer le temps de vie d’un bâtiment.
« Unfortunately for most homeowners, the 100 percent self-installed smart home is not, nor will it likely ever be, the reality »
(Malheureusement pour la plupart des propriétaires, la maison intelligente 100% auto-construite n’est pas, ni ne sera probablement jamais, la réalité)… Article à lire ici !
Leur principal intérêt des objets connectés est de fonctionner par ondes radio, c’est à dire sans pratiquement de pose ni de compétences techniques nécessaires. C’est un atout indéniable pour l’auto-constructeur et pour le commerçant de ces produits : pas besoin de compétences technique pour faire du négoce de produits technos, pas besoin d’un paramétrage lourd et compliqué. En théorie.
Les installations sont plus faciles à mettre en oeuvre, en théorie.
Avec chaque objet connecté « intelligent » que vous ajoutez à votre maison, vous introduisez involontairement plus de complexité. La plupart de ces appareils, même s’ils sont tous connectés à Internet, ne parlent ni se s’écoutent les uns avec les autres. Chaque appareil est livré avec sa propre application, son protocole de communication, ses logiciels de communication… Ce qui les fait agir indépendamment les uns des autres.
Pour les solutions domotiques radio complètes, ce n’est plus le cas. Des langages sur base radio (ZWave, ZigBee, EnOcean…) permet d’avoir un ensemble d’automates communicants dans une solution homogène. Mais que penser des difficultés de répétition du signal dans certaines habitations (ex: murs épais) ou de la durée de vie des produits (garantie 1 an, c’est pas garantie pour longtemps !)…
Les solutions radios ne se trouvent d’ailleurs pratiquement pas dans les bâtiments tertiaires ou les bureaux d’études en électricité ne prennent pas le risque de préconiser des objets ou solutions à durée de vie incertaine…
brouille sur les objets radio connectés
Parallèlement, car il y a d’autres inconvénients, nous avons de mauvaises surprises avec le tout « sans-fil » comme ces alarmes domotiques Z-WAVE bon marchés que l’on désactive avec un simple brouilleur d’une valeur de 30 € ! …
… Comme le montre l’ excellent article de maison-et-domotique.com :
http://maison-et-domotique.com/10656-neutralisation-des-alarmes-domotiques-z-wave/
Alors quelles solutions ?
Pour du prix, ce sont clairement les sites grands publics d’Internet les premiers choix mais gare aux objets rapidement hors services, regardez bien les garanties des produits !
Pour du facilement installable, des sites spécialisés peuvent vous procurer des solutions domotiques radio (ZWave, Zigbee, Enocean…) dont l’espérance de vie sera plus convaincante. Dans ce cas, c’est votre sagacité et votre expérience qui vous permettront de choisir les produits domotiques les plus accessibles. Attention également pour les installations radio, il n’y aura personne vers qui vous retourner si les produits ne communiquent pas entre eux, la radio n’est pas d’une assurance égale aux produits câblés !
Enfin, si vous cherchez des conseils professionnels, ce n’est factuellement pas vers Internet qu’il faudra vous tourner.
Pour des installations sans risque ni mauvaises surprises, il existe un standard mondial, nommé KNX, qui regroupe plus de 250 fabricants et quelques centaines d’intégrateurs en France. Cette norme est largement répandue dans le tertiaire et le résidentiel et répond à bon nombre de projets. La plupart des profesionnels de la domotique pratique ce standard (parmi d’autres).
Vous trouverez ci-après la liste des partenaires de la norme : http://knx.org/knx-en/community/partners/list/index.php?mode=map&cId=204
Pour minimiser les risques, opter pour des systèmes normés permet d’éviter les solutions artisanales ou propriétaires. Les interlocuteurs certifiés KNX sont « essentiellement » des spécialistes domoticiens ou intégrateurs (voir graphique pyramide ci-dessous)… Il existe parallèlement une toute nouvelle « Fédération Française de Domotique » qui regroupe des professionnels du secteur.
La distinction se fait dès lors entre l’objet connecté, le tout-radio facile à installer et peu sécurisé ou la solution filaire, plus sûre et conçu et/ou installé par un professionnel. C’est un peu l’équivalent du choix informatique « LAN Ethernet » ou « Wifi ».
Comme les produits KNX sont essentiellement filaires, le choix de la technologie nécessitera une rénovation un peu plus conséquente qu’une simple pose … Mais le confort d’une vraie sécurité a-t-elle un prix ? 😉
Pyramide des solutions et acteurs en Domotique selon FX Jeuland (FF Domotique) – Présentation Ignes 2015
A lire, l’excellent article : « Why the DIY smart home revolution won’t work » : http://thenextweb.com/insider/2015/05/24/why-the-diy-smart-home-revolution-wont-work/