Très bel article de Sud-Ouest sur les différents types d’ampoules, leur consommation et leur luminosité…
Article à retrouver sur : http://www.sudouest.fr/2013/01/01/la-vieille-ampoule-s-est-eteinte-922686-2780.php

Après plus d’un siècle de loyaux services, les ampoules à filament ont désormais disparu des rayons des magasins.

L'ampoule à incandescence, joyau technologique du XIXe siècle, laisse la place aux fluocompactes et autres LED.

L’ampoule à incandescence, joyau technologique du XIXe siècle, laisse la place aux fluocompactes et autres LED.

Il y a comme une atmosphère de fin de règne du côté de chez Swan. Près d’un siècle après la mort de son inventeur, le chimiste britannique sir Joseph Wilson Swan, l’ampoule à filament s’éteint partout en Europe. Aujourd’hui, 1er janvier 2013, ce que l’on dénomme aussi « ampoule à incandescence » doit avoir définitivement déserté les rayons des magasins. Elle avait dispensé ses premiers rayons en 1879.

L’extinction de l’espèce est survenue progressivement. Elle a été sacrifiée par l’Union européenne en 2008 sur l’autel des économies d’énergie. On estime que seulement 5 % de l’électricité consommée par la bonne vieille ampoule est transformée en lumière. Le principal est restitué en chaleur par le filament de tungstène porté à très haute température.

En France, un échéancier de retrait des ampoules à incandescence a été adopté en octobre 2008. Il prévoyait la fin de leur commercialisation en fonction de leur puissance : tout ce qui était égal ou supérieur à 75 watts en 2009, à 60 W l’année suivante, à 40 W en 2011 et enfin à 25 W au 31 décembre 2012.

Ceci n’augure pas encore la mort des derniers exemplaires dans le secret des foyers. Vu la modicité du prix des ampoules à incandescence, nombre de particuliers ont accumulé des réserves. Et avec une espérance de vie estimée à 1 000 heures d’utilisation, les ampoules les moins sollicitées disposent d’une marge de quelques années.

Le public français leur reste attaché. Cette technologie a représenté 10 % du chiffre d’affaires des ampoules grand public en 2012, soit 40 millions d’euros d’environ. Cette proportion atteignait 45 % en 2007.

« Les nouvelles ampoules ne couvrent pas tous les besoins. Pour certaines hottes ou pour des machines à coudre, par exemple, on continuera à s’équiper en ampoules à filament. Sauf qu’il faudra les importer de Chine, maintenant qu’on a détruit l’industrie française et européenne sur ce créneau », déplore Christian Baulme, le patron du magasin Brico Relais, du centre-ville de Bordeaux.

Halogènes et fluocompactes

Les technologies de substitution sont connues depuis plusieurs années. Elles présentent le double avantage de consommer peu et d’afficher des durées de vie (théoriquement) plus longues. Il s’agit des ampoules halogènes haute efficacité (46 % du marché en 2012), des fluocompactes (36 %) et des LED. Très économes en énergie et quasiment inusables, celles-ci souffrent encore de tarifs rédhibitoires pour les bourses modestes et ne grignotent que 8 % du marché. Mais elles sont promises à une forte progression.

Cette abondance de choix a quelque chose de déroutant pour le consommateur. Il peut s’avérer fort utile d’être diplômé de Polytechnique ou agrégé de mathématiques à l’heure du choix devant un vaste linéaire d’ampoules aussi comparables que la carpe et le lapin.

Pour y voir clair, mieux vaut avoir à l’esprit le tableau des équivalences de puissance. Une ampoule à incandescence de 40 W est similaire à une ampoule halogène haute efficacité de 28 W, laquelle égale une fluocompacte de 8 W et une LED de 7 à 8 W… Pour s’y retrouver, il convient de raisonner en lumens, l’unité qui mesure la quantité de lumière émise. L’indication figure sur l’emballage. Les halogènes sont considérés comme les moins économes de la classe, ce qui devrait les conduire à leur tour à un retrait des rayons en 2016.

Attention au mercure

Si les ampoules à filament sont d’une parfaite innocuité pour l’environnement, il n’en va pas de même pour la concurrence. Les halogènes peuvent elles aussi terminer à la poubelle. Les autres doivent être recyclées. Une filière a été spécialement mise en place sous l’égide de l’éco-organisme Recylum. Elle est financée par une écocontribution à l’achat de chaque ampoule.

Les lampes fluocompactes, qui sont des tubes fluorescents miniatures, contiennent du mercure et des poudres fluorescentes. Si bien qu’il est conseillé d’aérer une pièce où une ampoule de ce type vient de se casser. Les LED ne comprennent pas de mercure mais leur circuit électronique doit également être recyclé. Dans un avis du 25 octobre 2010, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) mettait en garde contre les effets sur la rétine de certaines LED.

Mais à ce jour, la faille la plus béante du dispositif concerne le mercure, un métal hautement toxique et coupable de pollutions historiques. Si la collecte des produits usagés était réellement entrée dans les mœurs, sa dispersion dans l’environnement resterait marginale. Ce n’est pas le cas. Selon un sondage commandé en juin dernier par l’association de consommateurs CLCV, seules 47 % des personnes interrogées connaissent les espaces « Ici, je recycle » installés dans les points de vente. Les ampoules basse consommation ont été imposées pour leur faible empreinte écologique. Il reste à prouver qu’elles atteignent l’objectif.